Rencontre avec Pascal, Yanis et Mathilde Duveau de l’association Le Temps Pour Toit.
 

Pascal, comment avez-vous démarré ce projet ?
Le dispositif est accessible à partir de 60 ans, je suis en retraite depuis l’année 2020, cela faisait un moment que j’avais envie de me lancer dans la colocation, j’avais déjà échangé avec l’association Le Temps Pour Toit pour savoir comment procéder. J’ai eu un rendez-vous avec l’association pour parler de mes attentes :  la seule chose que j’avais précisée, c’est que je n’étais pas très foot. En revanche j’adore le jardinage ! J’ai ensuite informé l’agence NMH de Malakoff, qui gère mon dossier.

Mathilde Duveau, comment accompagnez-vous les futurs colocataires ? 
Les futurs adhérents sont tous rencontrés individuellement (ou avec leur famille si nécessaire) pour définir leur projet et leurs motivations pour la cohabitation. La rencontre du futur hôte-hébergeur à son domicile permet la visite de la chambre et des espaces partagés mis à disposition. Avec la cohabitation, le logement est au cœur de la construction d’une relation humaine et de confiance. Celle-ci a pour finalité l’entraide réciproque entre deux générations. C’est ainsi que nous avons pensé à Yanis pour la chambre proposée chez Pascal : leurs centres d’intérêts communs étaient un plus !
 

Pascal, vous hébergez donc Yanis ?
Oui, depuis septembre, Yannis est arrivé. Il est étudiant en BTS métiers du végétal au Lycée professionnel agricole du Grand Blottereau. C’est pratique, il y va à pied : c’est à 10min ! Etant passionné de jardinage et de plantes, c’est une chance pour moi d’avoir Yanis. C’est un métier passion, on ne parle pas que de ça mais c’est un vrai point d’accroche ! Je lui ai demandé sa liste de plants à reconnaitre, je peux l’aider s’il a des questions pour ses cours. 
 

Pascal, Yanis, comment se passe la cohabitation ?
 

Pascal : Tout est venu naturellement, nous avons pris nos habitudes, nos repères, je me suis habitué à son mode de fonctionnement. Nous prenons nos repas ensemble, même si nous ne mangeons pas forcément la même chose, cela nous permet de discuter. Ça a du sens, ça permet aux jeunes de ne pas vivre seuls.
 

Yanis : Pour l’instant ça se passe très bien. Je suis originaire du Morbihan donc je rentre tous les week-ends chez mes parents. Nous avons pris le temps de nous rencontrer l’été dernier pour parler de nos habitudes et rédiger un contrat de cohabitation. C’est rassurant pour mes parents et pour moi car c’est la première fois que je quitte la maison familiale. Plus tard je veux lancer mon entreprise dans les plantes médicinales dans les Alpes ou le Jura.
 

Le saviez-vous ?
La loi ELAN du 23 novembre 2018 a donné un cadre juridique à la "cohabitation intergénérationnelle solidaire" : elle permet à des personnes de plus de 60 ans de louer ou de sous-louer une partie de leur logement à un jeune (moins de 30 ans), dans l’objectif de renforcer le lien social et de faciliter l’accès au logement des jeunes. Le contrat suppose une contrepartie financière modeste réglée par le jeune au sénior. Si les termes de « location » ou « sous-location » sont utilisés, il s’agit bien de « cohabiter » et pas simplement de « loger ». Il s’agit surtout de choisir de partager un habitat de manière solidaire !

Pour en savoir plus : contactez l’association : https://www.letempspourtoit.fr/